La saga de Boréalis Bordeciel par le barde Merzhéhin Celeborias

Boréalis Bordeciel, plus connu sous le nom de Borbor, est le dernier survivant de la légendaire compagnie mercenaire du Vent Mordant. Il est le seul à avoir miraculeusement échappé au carnage de la Bataille des Crêtes, durant laquelle les cyclopes de Mordrakan mirent à genoux les forces armées humaines. Quelques laborieux entretiens avec le Sieur Boréalis devraient me permettre de mieux comprendre la vie de ces glorieux combattants que furent les membres du Vent Mordant, je vous laisse seuls juges du résultat…

Premier entretien

Merzhéhin Celeborias _ Sieur Boréalis, c’est un honneur pour moi que de vous rencontrer aujourd’hui. Je vous remercie de m’accorder un peu de votre précieux temps, afin que je puisse écrire l’épopée de la compagnie du Vent Mordant.

Boréalis Bordeciel _ Y a pas de problème mon gars. Même si je vois pas bien qui peut passer du temps à lire des trucs, il faut vraiment avoir rien d’autre à faire.

_ Sieur Boréalis, pouvez vous nous parler de votre enfance et de votre famille ? On dit que du sang nain coule dans vos veines…

_ Alors pour commencer tu vas m’appeler Borbor, mon gars, comme tout le monde, parce que tu vas vite me gonfler là… Ma famille c’est des bouseux, y a rien à dire de plus. Mon père fait pousser des courges près de Lyk, ma mère est morte, bouffée par un ours pendant la cueillette aux champignons, et mes frères et sœurs sont des abrutis qui font la manche pour survivre parce qu’ils sont pas foutus de faire autre chose.

_ Je vois… Et pour le sang nain dans vos veines ?

_ Du sang de nain j’en ai pas vu depuis un moment… la dernière fois c’était quand j’ai été fracasser les crânes de quelques uns parce que j’avais besoin de matériel de forge et que c’est eux qui font le meilleur.

_ Mais… est-il vrai que votre grand-père était un nain de Mordrakan ?

_ Bah oui ! C’était un nabot qui a violé ma grand-mère. Il devait être bigleux parce que l’ancêtre c’était une sacrée mochetée. Moi je l’ai connue, elle était déjà croulante, mais même plus jeune il parait qu’elle faisait fuir les loups rien qu’en leur souriant… En tout cas c’est ce que m’ont dit les vieux du patelin.

_ Votre père est donc à moitié nain ?

_ Ouep. A moitié nain, à moitié humain, et totalement débile. Avouez que faut déjà êtrre con pour être un débile de bouseux, mais en plus lui il fait pousser des courges sur du caillou depuis des années !

_ On dit que vous avez noué des liens avec les nains de Mordrakan.

_ Oh oui ! Ca m’arrive encore des fois. La dernière fois j’ai attrapé un de ces nabots et je l’ai attaché à un arbre au dessus d’une fourmilière, puis je l’ai couvert de confiture de mûres et j’ai laissé les fourmis le bouffer. Ca a prit un bout de temps, et le con là il gueulait tellement quand les bestiaux se sont attaqué a ces yeux, que j’ai du le bâillonner.

_ Euh, certes… Mais je voulais dire que plus jeune vous avez fréquenté des nains de façon plus amicale… en tout cas c’est ce qu’on raconte.

_ Ah ouais ? On raconte ça ?

_ Et bien… oui. Ce n’est pas la vérité ?

_ Bah si, mais je savais pas qu’on racontait des choses sur moi. Qui c’est qui vous a dit ça ? Que je lui fracasse la tête.

_ Euh… je ne sais plus. Ce sont des rumeurs qui courent vous savez.

_ Bah elles ont intérêt à courir vite les tumeurs ! Parce que si je les attrape ça va chier pour elles !

_ Héhé, oui…j’imagine, votre coup de marteau doit être redoutable ! Mais pour en revenir à vos relations avec les nains, était-ce pour retrouver votre grand-père que vous les avez fréquentés ?

_ Ah non, pourquoi j’aurais fait ça ? C’est juste parce que je voulais devenir guerrier et qu’on m’avait dit que les nains sont plutôt bons pour ça. C’était des conneries d’ailleurs, les nains sont des débiles qui vivent planqués dans des trous, la seule chose qu’ils font vraiment bien c’est la forge. C’est chez eux que j’ai appris à taper sur une enclume avec un marteau, puis après sur des crânes.

_ Comment êtes vous devenu guerrier alors ?

_ Bah un jour le maître de forge m’a engueulé un peu trop alors je lui ai mis mon marteau de forge dans la tête. Vous auriez du voir ça ! Sa figure a explosé ! Les dents ont volées un peu partout dans la forge et la cervelle dégoulinait. Ca a bien fait marrer les autres nains de l’atelier, mais le chef des nains m’a foutu dehors, à poil dans la neige.

_ Oh ! Cela dut être un moment difficile pour vous !

_ Bah pas tant que ça, j’ai couru jusqu’à la première ferme d’humains du coin, ils m’ont donné des fringues et de la bouffe, puis ils m’ont fait dormir dans la grange. Pendant la nuit je suis entré dans la maison, j’ai tué les parents et les enfants et je me suis installé là pendant quelques temps. J’ai juste gardé avec moi la plus grande des filles, pour me faire la bouffe et pour me réchauffer pendant la nuit, si tu vois ce que je veux dire.

_ Euh... oui, je vois. Et bien Sieur Borbor, je vous remercie pour tout, je reviendrai vous voir bientôt pour que vous me contiez la suite de votre histoire.

_ Bah comme tu veux mon gars, mais tu sais, je sais pas compter jusque beaucoup, hein.